Modèles économiques des opérateurs de covoiturage

La présentation qui va suivre est loin d’être exhaustive. Elle se veut la plus impartiale possible dans un objectif d’information "neutre" sur l’écosystème du covoiturage. Le constat est qu’aujourd’hui il n’existe pas un modèle économique unique stable pour le covoiturage du quotidien. Depuis sa création, la ligne directrice du Registre est de se positionner en tiers de confiance entre les collectivités et les opérateurs de covoiturage, par conséquent neutre, tant par obligation légale que par conscience éthique. Ainsi, l'existence du Registre est conditionnée à celle des opérateurs. Enfin, nous rappelons qu'il est dans l'intérêt de toutes et tous que les opérateurs de covoiturage puissent bâtir des modèles économiques viables, surtout si nous souhaitons ensemble atteindre les objectifs ambitieux affichés lors de la Mobilisation pour le Covoiturage du Quotidien.

La participation des covoitureurs

Pour rappel, l’article L. 3132-1 du code des transports définit le covoiturage comme “l'utilisation en commun d'un véhicule terrestre à moteur par un conducteur et un ou plusieurs passagers, effectuée à titre non onéreux, excepté le partage des frais, dans le cadre d'un déplacement que le conducteur effectue pour son propre compte.”

Le modèle économique de certains opérateurs consiste à prélever une commission sur les trajets réalisés via la plateforme de covoiturage. Encore hésitant en matière de covoiturage "courte-distance" (contrairement aux plus longues distances), là où le covoiturage informel (hors plateforme) reste majoritaire, il tend à se développer progressivement avec l'essor des mobilités douces quotidiennes.

La participation des employeurs

Certains opérateurs de covoiturage sont amenés à proposer, contre rémunération, des prestations et fournitures auprès des employeurs pour encourager les employés à covoiturer. Par exemple :

  • Plateforme de suivi des performances du covoiturage au sein de l'entreprise ;

  • Gestion des avantages (stationnement, forfait mobilités durables, etc.)

  • Animation (événement, campagne de communication, cadeaux, etc.)

La participation des collectivités

La participation des collectivités peut se faire de différentes manières. Des exemples sont présentés par la suite.

La prestation de service

La collectivité peut conclure un partenariat avec un opérateur (ou plusieurs) afin de mettre à la disposition de ses administrés une plateforme de covoiturage spécifique en marque blanche ou une application grand public. Les modalités et potentiels montants de la rémunération de l'opérateur sont propres à chaque opérateur. Elles varient selon la nature des prestations (plateforme, animations, etc.) et l'expertise fournie à la collectivité.

Une collectivité peut tout à fait prendre en charge en totalité ou en partie, les coûts de développement liés à la fourniture d’une fonctionnalité spécifique. Par exemple, dans le cas d’une campagne d’incitation au covoiturage où l’opérateur doit s’engager à mettre en place une nouvelle fonctionnalité, la collectivité peut participer. Les montants sont à définir par la collectivité en concertation ou non avec les opérateurs.

Les opérateurs de covoiturage courte-distance peuvent pour certains proposer un service gratuit en libre accès pour les usagers, et avoir également une offre avec des fonctionnalités supplémentaires, en accès payant.

La commission au trajet

Ce modèle peut se faire en parallèle d’une campagne d’incitation au covoiturage. Il s’agit pour la collectivité de participer aux frais liés à la prestation de mise en relation entre les personnes qui covoiturent. En d’autres termes, les opérateurs perçoivent une commission pour chaque trajet qu'ils permettent. Les paliers et les montants sont à définir par la collectivité en concertation ou non avec les opérateurs.

Ci-après l’exemple des commissions versées par Île-de-France Mobilités dans le cadre de sa campagne d’incitation au covoiturage.

Les commissions versées aux plateformes de covoiturage courte-distance

Palier de trajets (jusqu’en juin 2022)

Commission par trajet (passager)

< 100 000

50 cts €

100 000 - 500 000

40 cts €

500 000 - 1 000 000

25 cts €

> 1 000 000

15 cts €

Il y aura sans doute des nouvelles lignes de revenu dans le secteur des opérateurs de covoiturage dans les années à venir. Les acteurs se réinventent constamment pour atteindre un modèle économique qui leur permettra d’atteindre leur rentabilité ou du moins un équilibre.

Points d’attention

💡Collectivités, lorsque vous mettez en place une campagne d’incitation à destination des covoitureurs de votre territoire, au delà du budget lié aux incitations, il est recommandé de prévoir un budget pour communiquer autour de votre campagne et pour potentiellement prendre en charge les commissions à verser à la ou aux plateformes de covoiturage partenaires. 💡Pour être conforme au code des marchés publics, la collectivité doit être en mesure de rémunérer tous les opérateurs qui entrent dans les critères de sélection et non un unique dans le cas où elle ne fait pas un appel d’offres.

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