Pourquoi encourager le covoiturage ?

Des enjeux environnementaux

Le secteur des transports représente 29% des émissions totales de GES de la France. La voiture particulière est responsable à elle seule de plus de 15 % des émissions de GES totales (source : CITEPA, 2020)

Solution : En covoiturant quotidiennement un français permet d’éviter l’émission de 3TCO2 eq par an et peut ainsi réduire son empreinte carbone de près de 12%.

L’émission de GES économisée induite par le covoiturage lors d’un trajet domicile-travail

En milieu dense urbain

Le covoiturage est un levier en milieu dense urbain qui permet de réduire l'émission de GES. Il ne se substitue pas aux transports en commun ou aux modes actifs, qui peuvent également répondre aux besoins de déplacement.

Selon les données de l’ADEME (cf. ci-dessous), l’émission de GES / personne en voiture individuelle est environ de 7 kilos de CO₂ équivalent en milieu dense urbain.

Nombre de personnes par véhicule

Émission de GES / personne / véhicule

7

3,5

1,8

Émission de GES économisés / personne

0

3,5

5,2

Données : en kilos de CO₂ équivalent

En milieu extra-urbain :

Il convient de préciser, qu’aujourd’hui, il est impossible de supprimer intégralement l’usage de la voiture individuelle en milieu extra-urbain, en revanche il est recommandé de la remplir dès que possible en covoiturant.

Selon les données de l’ADEME (cf. ci-dessous), l’émission de GES / personne en voiture individuelle est environ de 5,3 kilos de CO₂ équivalent en milieu dense urbain.

Nombre de personnes par véhicule

Émission de GES / personne / véhicule

5,3

2,6

0,7

Émission de GES économisés / personne

0

2,7

4,6

Données : en kilos de CO₂ équivalent

Exemple d’application

Prenons les hypothèses simplifiées suivantes :

  • Taux de remplissage de personnes par véhicule = 2

  • Nombre de déplacements domicile-travail annuel = 200

  • En milieu dense urbain, émission de GES économisés / personne / déplacement domicile-travail = 3,5 kg

  • En milieu extra urbain, émission de GES économisés / personne / déplacement domicile-travail = 2,7 kg

  • Empreinte carbone par Français en 2018 = 11,2 tonnes équivalent CO₂ (Citepa)

Calculons maintenant les émissions de GES économisées annuellement avec les hypothèses ci-dessus appliquées sur les trajets domicile-travail :

  • En milieu dense urbain :

    • Émission de GES économisée = 2 × 200 × 3,5 = 1400 kg = 1,4 tonnes

    • Un taux de diminution d’émission = - 1,4 / 11,2 × 100 = -12,5 %

  • En milieu extra-urbain

    • Émission de GES économisée = 2 × 200 × 2,7 = 1 080 kg = 1,08 tonnes

    • Un taux de diminution d’émission = - 1,08 / 11,2 × 100 = - 9 %

Méthode de calcul

Les données sont issues de ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), 2019. Les trajets sont calculés sur une distance moyenne domicile-travail de 30 km aller-retour. Les émissions moyennes de Gaz à Effet de Serre (GES) par véhicule et par kilomètre (du puits à la roue) sont de +195 g CO₂ équivalent par véhicule-kilomètre.

Selon l’ADEME, afin d’améliorer la précision de cette donnée, il convient d’appliquer un impact de

  • +20% en milieu dense urbain, portant la moyenne à 234 g CO₂ équivalent par véhicule-kilomètre.

  • -10% sur les trajets extra-urbain, portant la moyenne à 175 g CO₂ équivalent par véhicule-kilomètre.

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Des enjeux économiques et sociaux

En France, selon le Baromètre des mobilités au quotidien – Wimoov FNH), 2022 plus de 13 millions de français se trouvent en situation de "précarité mobilité" par manque de moyens financiers ou techniques. Pour ces publics, le covoiturage représente une réelle alternative économique et sociale pour se déplacer.

Solution : 💰A titre d'information, une personne qui covoiture quotidiennement économise près de 2000€/ an pour des trajets domicile-travail de 20km.

Selon l’observatoire des inégalités, le coût global d’une voiture par an s’élève à 4 900 €. Cette estimation tient compte de l’achat, du carburant, des frais d’assurance, de réparations, de parking et de péage. Lorsque cette étude a été réalisée (2017), ce montant représentait presque un tiers du SMIC annuel. Il en ressort également qu'un déplacement domicile-travail de 20 km en voiture coûte environ 250 € par mois = 1/4 du salaire au SMIC. Tandis que pour un salarié pouvant se rendre en transports en commun à son travail le coût s'élève à 40 € par mois, après la prise en charge légale par son employeur de la moitié de son abonnement de transport. Ce qui représente environ 1/25ème du salaire au SMIC.

En parallèle, l’étude Covoiturage et Action Publique menée par l'opérateur de covoiturage Ecov et le Laboratoire Ville Mobilité Transport (LVMT), publiée au 4ème trimestre 2019, révèle que 98% des répondants estiment que l’offre de transports en communs classiques est insuffisante pour répondre aux enjeux de mobilité de leur territoire. Dès lors, Le covoiturage local s'impose comme un réel levier de progrès et fournit aux usagers une solution concrète et complémentaire aux offres de transports en commun.

Cette même étude met également en avant que pour 53% des répondants, le covoiturage doit être financé et organisé ou régulé par les collectivités.

Le schéma ci-dessous, volontairement très simplifié montre que le coût des déplacements est un enjeu majeur. Les incitations permettent une diminution du reste à charge et participent en répondant à cet enjeu, à augmenter le pouvoir d'achat des covoitureurs.

Des enjeux sanitaires (qualité de l'air)

48 000 décès prématurés par an sont causé par la pollution de l’air extérieur soit 9% de la mortalité en France (source : santé publique France). Une part importante de cette pollution résulte du dioxyde d’azote et des particules fines générées par les véhicules.

Les modes à encourager en complément du covoiturage

Afin de se diriger vers une mobilité plus inclusive et plus respectueuse de notre environnement, il convient de ne pas oublier les autres modes.

  • Transports en commun : mise en œuvre d’actions concrètes pour renforcer l’attractivité des transports en commun comme l’ouverture des données transports, une campagne de communication, l’organisation de challenge, la facilitation des parcours usagers physiques et numériques, etc.

  • Vélo et trottinette : création d’infrastructure cyclable, mise en place de système de location courte ou longue durée, aide à l’achat, locaux de réparation, augmentation de l’offre de stationnement sécurisé, etc.)

  • La marche : création d’un maillage du territoire piéton, élargissement des trottoirs, création de zone douce, amélioration de la signalétique visuelle et sonore (par exemple en cas de déficience visuelle), etc.

  • L’autopartage : création de place de stationnement réservée, mise en place d’incitation, création d’une offre de location, etc.

  • La limitation des stationnements publics pour l’utilisation de la voiture individuelle.

Le développement de ces modes doit se faire dans une logique de complémentarité sans oublier leur intégration avec les offres de transports régionales ou nationales comme les autocars ou le train.

Vous hésitez encore ? Expérimentez !

“La vie n'est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter.” Bouddha

Qu’il s’agisse du développement du covoiturage ou de n’importe quel autre mode de transports, une expérimentation peut être une première étape pour sauter le pas et ainsi mettre en œuvre une politique de développement plus poussée dans un second temps en ayant connaissance des tenants et aboutissants.

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