Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle (SMTAG)

Le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle (SMTAG) est l'Autorité organisatrice de la mobilité des communautés d'agglomération de Béthune-Bruay, Lens-Liévin et Hénin-Carvin dans le département du Pas-de-Calais. Le syndicat mixte couvre un territoire de près de 150 communes comptant 640 000 habitants. Depuis septembre 2020, il mène deux expérimentations en faveur du covoiturage courte distance.

Comment avez-vous connu le Registre de preuve de covoiturage ?

Le Syndicat Mixte des Transport Artois-Gohelle (SMTAG) a connu le Registre de preuve de covoiturage à travers le groupe de travail « Le covoiturage quotidien dans la LOM et le Registre de preuve de covoiturage », sous la forme d’un webinaire, organisé par le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) le 20 décembre 2020.

L’objectif de ce groupe de travail était, entre autres, de mieux appréhender les opportunités qu’offre la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) aux autorités organisatrices de la mobilité pour inciter et développer la pratique du covoiturage. L’analyse de l’article 35 était particulièrement intéressante puisque celui-ci donne la possibilité pour toute AOM de verser une incitation financière aux passagers et/ou aux conducteurs dans le cadre d’un trajet en covoiturage.

Si vous deviez donner un adjectif pour qualifier le Registre, lequel choisiriez-vous ?

Fonctionnel ! Fonctionnel dans le sens où il est facile, dans un premier temps, de s’inscrire, pour que l’AOM puisse avoir un accès au Registre de preuve de covoiturage, et dans un second temps, pour utiliser les outils mis à disposition (statistiques, exportation de données, paramétrage d’une politique incitative etc.).

C’est une source d’information qui permet de créer voire d’affiner la politique incitative de covoiturage de la part d’une AOM grâce aux statistiques qui sont produites par la remontée de données des opérateurs de covoiturage, qui sont par ailleurs vérifiées par le Registre en sa qualité de tiers de confiance. Sans l’accès à ces dernières, il est quasiment impossible de connaître par exemple, la volumétrie des covoiturages réalisés ou encore de connaître le ou les opérateurs qui sont les plus utilisés à l’échelle du ressort territorial, sauf à réaliser une étude qui peut être chronophage et très coûteuse (à l’inverse d’un accès au Registre).

💡⚠️ Tous les opérateurs de covoiturage ne sont pas (encore) connectés au Registre. À ce jour, 19 opérateurs sont reliés (voir la liste des opérateurs partenaires)

En quelques mots, quelles sont les actions que vous mettez en place en faveur du covoiturage ?

En tant qu’AOM, le Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle (SMTAG) expérimente deux solutions de court-voiturage depuis septembre 2020, au sein de deux des trois agglomérations qui le compose :

  • La première sur l’Agglomération de Béthune-Bruay Artois Lys Romane avec l’opérateur KAROS pour des courts-voiturage du quotidien ;

  • La deuxième sur l’Agglomération d’Hénin-Carvin avec l’opérateur KLAXIT pour des courts-voiturage plutôt à vocation domicile/travail.

Nous avons fait le choix de tester deux méthodologies, celle de Karos et celle de Klaxit, avec une approche différente afin de connaître l’offre de court-voiturage la plus plébiscitée par nos administrés.

La méthodologie de KAROS est avant tout basée sur une communication grand public pour constituer la masse critique et développer un réseau de covoitureurs (BtoC).

La méthodologie de KLAXIT est avant tout basée sur une communication auprès des gros employeurs du territoire (entreprises de plus de 300 salariés) afin de créer la masse critique et de développer un réseau de covoitureurs (BtoB).

Quelles sont vos motivations à vous impliquer dans le développement du covoiturage ?

Le SMTAG est composé de trois agglomérations. Son ressort territorial regroupe 150 communes sur un territoire d’environ 1 000 km² pour 650 000 habitants. L’armature urbaine de notre territoire est polymorphe et multipolaire, ce qui lui confère une organisation spatiale particulière. Il en résulte des flux de déplacements éclatés et diffus à l’inverse de la plupart des autres ressorts territoriaux français où les flux sont polarisés par une ville centre.

À ce titre, le SMTAG a revu l’organisation de son réseau de transport urbain depuis 2019. Cependant, dans une logique d’amélioration de la desserte dans les zones peu denses mais également dans les zones d’activités économiques, le covoiturage est apparu comme une alternative à valoriser.

De plus, la LOM offre la possibilité aux AOM de verser une incitation financière pour les covoitureurs. Il s’agit d’un levier qui nous est offert, et nous voulions le saisir.

Avez-vous un conseil pour aider / inspirer d’autres territoires ?

La communication est extrêmement importante, car un service de covoiturage fonctionne si plusieurs personnes sont mises en relation, d’où l’utilité de porter à connaissance votre solution de covoiturage.

Si vous n’avez pas de mise en relation, vous n’allez pas avoir de trajets. Chaque action de communication (ateliers en entreprise, communication sur les bus et communication digitale) réalisée par le SMTAG a engendré un pic d’inscriptions.

La communication ne doit pas se faire qu’au lancement, elle doit être continue, aussi bien pour le grand public, qu’au sein des communes composant votre ressort territorial et aux entreprises à travers par exemple les plans de mobilité.

Un report modal implique un changement de comportement, d’où l’importance de la communication et du montant de l’incitation financière afin de créer un réel déclic.

Jérémy Salomé, chargé de mission en mobilité innovante pour le SMTAG

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